Société coopérative des producteurs de cacao biologiques de la mé
Cacao de Côte d'Ivoire
Présentation
Produisant plus de deux millions de tonnes en 2017, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, fournissant 42% de l’offre. La filière cacao reste le poumon de l’économie Ivoirienne générant plus de 30% des recettes d’exportation et 20% du PIB. Mais les rendements de ses cacaoyères, moins de 500 kg/ha/an en moyenne, sont parmi les plus faibles au monde. Elle est fréquemment attribuée à l’âge avancé de “plantations vieillissantes” de plus en plus fréquemment soumises à des sécheresses aigues et prolongées. À défaut de pouvoir ainsi accroître leurs rendements à l’hectare, la tentation est forte pour certains d’étendre encore davantage les surfaces en cacaoyers aux dépends des dernières forêts denses. Mais plus de 80% des forêts primaires ivoiriennes ont été sacrifiées pour les besoins de l’agriculture et les restantes sont pour la plupart classées en aires protégées, tant et si bien que les agents de la société ivoirienne des forêts (SODEFOR) tentent d’en faire déguerpir les occupants.
La combinaison entre une culture de rente faiblement rémunératrice et instable et des productions vivrières insuffisantes crée une insécurité alimentaire pour les familles productrices de cacao.
Bien que 50 % de la production de cacao dans ce pays dispose d’une certification durable (majoritairement Rainforest Alliance, marginalement équitable, et moins de 0,1% en bio !), la grande majorité des plantations repose sur des systèmes de monoculture conventionnelle, avec une seule variété « Mercedes » et un usage important d’intrants chimiques.
La Coopérative des Producteurs de Cacao Biologique de la Mé est située dans la Région de la Mé, au Sud-Est de la Côte d’Ivoire autour du village de Biebi. Elle est engagée dans la certification collective de petits producteurs de cacao en agriculture biologique, ainsi que dans une démarche de commerce équitable avec la certification Fair For Life (FFL).
Les planteurs qui la constituent défendent des systèmes de productions agroforestiers qui participent au stockage de carbone dans les zones de production cacaoyère. En effet, grâce à ce système de culture qui associe le cacao aux arbres, la coopérative participe au processus de réduction des émissions de gaz à effet de serres issue de la déforestation et de la détérioration des territoires.
Cette volonté participe en particulier à la protection d’un des derniers bassins forestiers primaires de la Côte d’Ivoire autour de la Forêt de Mabi-Yaya. Ces forêts possèdent un patrimoine naturel extraordinaire, avec une flore et une faune menacée, en particulier des populations de singes en grand danger. En conservant des arbres sur leurs différentes parcelles de cacao, les producteurs de la PCBM bénéficient d’un paiement pour service écosystémique qui revient aux producteurs, en plus de celles des certifications biologique et équitable FFL.
Créée en 2017, la Société Coopérative des Producteurs de Cacao Biologique de la Mé regroupe aujourd’hui 126 planteurs de cacao produisant du cacao en agriculture biologique ou en conversion bio. Les ambitions de la coopérative sont de fédérer et de mobiliser davantage de planteurs de la région pour entrer dans cette démarche d’agriculture biologique et durable.
En lançant son chocolat Côte d’Ivoire, Alter Eco est devenu le premier client de cette jeune coopérative !
En parallèle, la coopérative œuvre pour la formation, l’éducation et la santé de ses membres pour leur bien être individuel et collectif ainsi que pour leur insertion socio-économique réussie au sein de leurs communautés respectives.
Par le sérieux et les ambitions de la coopérative, elle bénéficie aujourd’hui d’un appui du projet REDD+ de la Mé (projet de lutte contre la déforestation et la sauvegarde des forêts) à travers sa composante agriculture zéro déforestation. Cet appui en assistance-conseil et en suivi permettra à terme à cette jeune coopérative de monter rapidement en compétences pour mener à bien ses projets de développement et ainsi d’agrandir le nombre de ses coopérateurs, planteurs de cacao engagés dans une production durable, respectueuse de l’environnement, des forêts, et des hommes et femmes travaillant dans le cacao.
La prime de commerce équitable est utilisée avant tout pour la communauté avec des infrastructures collectives : équipement pour les écoles ou les centres de santé, raccordement à l’eau potable.